Un livre de Fernando Trias de Bes, paru en 2007. Dans ce livre, 14 causes ou Facteurs Clés d’Échec (FCE) sont détaillés d’entreprises et entrepreneuriats en général.

Ces 14 facteurs se regroupent en 5 domaines :

• La nature de l’entrepreneur
• Les Associés
• L’idée du Business
• La situation familiale
• La gestion de la croissance

La nature de l’entrepreneur :

Facteur d’échec 1 : Entreprendre avec un motif mais sans motivation

• Interroge-toi et découvre le vrai motif pour lequel tu voudrais commencer une entreprise.
• Plusieurs fois, les motifs qui nous poussent sont « déplorables » car ils cherchent à échapper d’une situation qui nous oppresse ; ce sont des motifs égoïstes.
• L’idée de business qu’on cherche à implémenter n’est jamais le motif, il s’agit d’une idée uniquement.
• Même s’il y a de la motivation, le motif bien que ce soit égoïste, est insignifiant. La motivation se comprend comme l’énergie, l’envie d’apprendre, de commencer, de se dédier complétement à faire réalité une idée.

Facteur d’échec 2 : Ne pas avoir le caractère d’entrepreneur

• Entreprendre n’est pas créer une entreprise, ou hériter l’entreprise familiale ou acheter une franchise.
• Entreprendre est avoir de l’illusion. Illusion pour : soit se réjouir de l’insécurité de ne pas savoir ce qui arrivera demain, soit d’aimer le processus d’entreprendre, de créer quelque chose de zéro.

Facteur d’échec 3 : ne pas être combatif

• Avoir la capacité de souffrance est basique pour un entrepreneur.
  • La capacité de s’affronter à des obstacles ou à devoir faire des changements au plan original.
  • Si tu ne l’as pas, entoure-toi de gens qui l’ont. Elle est absolument nécessaire pour guider un entrepreneuriat vers le succès.

Les Associés

Facteur d’échec 4 : Avoir des associés quand tu peux t’en sortir sans eux

• Beaucoup de gens cherche des associés pour son entrepreneuriat car ils ont peur de commencer ce chemin seuls.
• Etre entrepreneur est solitaire, mais cette sollitude va te permettre de prendre des décisions rapidement.
• Associe-toi lorsque tu as besoin de quelque chose que l’autre personne peut t’apporter et que tu, définitivement, n’as pas.
• Le meilleur cas d’associé est celui capitaliste, qui apporte uniquement de l’argent : pas de travail ni de décisions exécutives.
• Par contre, si tu peux te rapprocher d’une banque pour te prêter de l’argent, c’est mieux à t’associer. Une banque n’aura pas d’avis dans ton entreprise.

Facteur d’échec 5 : Ne pas avoir de critère pertinent pour choisir tes associés

• Quels critères sont valables ?
  • Qu’ils soient honnêtes
  • Qu’ils aient les mêmes valeurs que toi
  • Que leur caractère soit complémentaire au tien
  • Qu’ils soient alignés aux objectifs de l’entreprise (c’est-à-dire les tiens)

Facteur d’échec 6 : Bénéfices de 50% lorsque les associés n’ont pas apporté le même

• Qu’est-ce qu’un associé peut apporter à l’entreprise ?
  • De l’argent. Dans ce cas, à l’associé lui correspond un pourcentage des profits ou des actions, selon le montant d’argent apporté sur le total.
  • Une construction, un terrain, des machines… Dans ce cas, on fait le calcule de la valeur de l’immeuble et combien coûterait le loger mensuel ou à la valeur du marché, si cela fait partie de l’objet de vente. C’est cela ce que l’associé recevra.
  • Travail : dans ce cas, le calcul se fait sur ce qu’un employé demanderait pour faire ces tâches et l’associé sera payé cette quantité-là (si c’est au début et le travail est fait gratuitement, au moment d’avoir liquidité, ils commenceront à toucher cet argent selon les mois travaillés)
• Il faut définir comment les associés seront séparés, avant de commencer la société, pour prévenir que l’entreprise soit gravement affectée si un des associés décide de partir après.

Facteur d’échec 7 : Manque de confiance et de communication parmi les associés

Dans une société il y aura toujours des différences, et s’il n’y a pas de confiance ou de communication, ces différences peuvent faire couler l’entreprise. Il y a 4 motifs principaux de discussion :

• Ce qui apporte chacun (argent, travail, effort)
• L’efficacité (ou son absence) de l’autre associé
• Le style professionnel et la façon d’agir de l’autre
• La méfiance : la plus inquiétante car elle est la plus difficile à résoudre

L’idée du business

Facteur d’échec 8 : Croire que le succès dépend de l’idée

• Une idée ne vaut rien sauf dans l’exécution.
• Même ainsi, cette idée peut ou non avoir de succès selon la façon dont se fait l’exécution.
• Une idée ne doit pas être révolutionnaire. En effet, une idée déjà existante est plus facile de mettre en place car quelqu’un l’a déjà prouvée et s’est déjà trompé en la réalisant.

Facteur d’échec 9 : Tu rentres un domaine que tu ne connais pas

• Ne pas connaître le domaine où tu veux entreprendre t’empêche de savoir comment réagir en cas de problèmes.
• Il est préférable de travailler dans des secteurs que tu maîtrises.
• Si tu insistes à rentrer dans un domaine inconnu :
  • Parle avec quelqu’un qui connaît ce domaine, explique-lui ton idée et ce que tu veux faire, qu’on te valide l’idée et qu’on t’informe des possibles problèmes que tu affronteras.
  • Commence à travailler dans ce domaine par ton compte, apprends comment cela marche, de l’intérieur.

Facteur d’échec 10 : Choisir des domaines peu attirants

• Cherche des secteurs attractifs car :
  • Ils sont en plein croissance
  • Il y a une grande marge de profit
  • Il y a peu de concurrence
  • Les conditions d’inversion sont basses
  • Le moment économique est optimal

Ta situation personnelle / familiale

Facteur d’échec 11 : Que ton entreprise dépende de ta situation familiale

• Ta situation doit s’adapter à ton entreprise (aux revenus qu’elle génère et non à l’inverse).
• Essaie de diversifier tes sources de revenus (maintient ton salaire actuel et commence ton entreprise parallèlement ; essaie de ne pas quitter jusqu’à que ton idée soit mise en place et qu’elle produise des revenus.
• Inclus ton salaire dans ton plan de business.
• Si ton entreprise ne peut pas payer ton salaire au début, tu dois peut-être chercher une inversion externe et ainsi couvrir ton salaire.

Facteur d’échec 12 : Entreprendre sans prendre en compte l’impact dans notre vie personnelle

• Au moment de commencer une entreprise, il y aura toujours un déséquilibre entre la vie personnelle et professionnelle (le temps avec la famille prendre un grand coup).
• Si tu veux un équilibre entre ta vie personnelle et professionnelle, tu ne peux pas être entrepreneur.

La gestion de la croissance

Facteur d’échec 13 : créer des modèles de business qui ne génèrent pas de profits rapidement

• Il faut chercher à avoir des revenus qui couvrent au moins les dépenses de l’entreprise au plus vite possible.
• Une fois la soutenabilité trouvé, on cherchera à grandir vers un nouvel objectif.

Facteur d’échec 14 : Ne pas savoir se retirer à temps. Ne pas savoir être un entrepreneur

• Un entrepreneur est la personne qui transforme l’idée en réalité.
• Une fois que l’entreprise marche, si ton profil est d’entrepreneur (créateur) mais pas de chef d’entreprise (administrateur), tu dois embaucher un et lui céder le leadership.
• Un chef d’entreprise est celui qui va gérer la stabilité de l’entreprise et la mener vers la croissance soutenable, que c’est peut-être pas ton point fort comme entrepreneur.
• Quand tu mets un chef dans ton entreprise, tu te libères pour devenir à nouveau entrepreneur et mettre en place une nouvelle idée qui te permette de continuer à être actif.

Tâches proposées

• Révise ce résumé et interroge-toi sur chacun des points.
• Si tu te vois échouer dans certains d’entre eux, réfléchis à la meilleure façon de le résoudre et ainsi réduire les possibilités d’échec qui te provoqueraient le laisser passer.
• Une fois que tu as toutes les aires de possible amélioration identifiées, travaille sur elles : qu’elles soient peu impactantes pour ton plan de business ou pour l’idée d’entrepreneuriat que tu en as.